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La petite histoire du mindset d'un sportif en plein match.

Dessinons simplement un cheminement parmi tant d'autres. 

Imaginons un sportif entrant en compétition, lorsqu'il monte sur le ring, qu'il trottine sur le terrain, devrait être en zone de défi. Il devrait se sentir fort, sûr de lui, confiant, tout en étant hyper vigilant, hyper concentré, attentif à l'adversaire, à la situation, à son équipe. Il doit avoir un objectif de performance, haut mais atteignable, une stratégie, de la motivation et de l'énergie, en sommes un mental fort. Il ressent probablement un stress positif, stimulant, excitant, d'ailleurs malgré qu'il puisse s'en plaindre, il aime ce trac, cette adrénaline ! 

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​​La compétition commence, mais hélas, il part mal. Il rate son départ, loupe une balle, fait un mauvais choix stratégique, et le doute s'installe. Sa concentration se disperse, il sens que la situation se détériore, son stress augmente devenant alors désagréable. Il ne lâche pas pour autant, il a encore des ressources, renforce son discours interne, ça il sait le faire, s'auto-encourage, pense à son entraineurs, ses coéquipier et les milliers d'heures passées à s'entrainer pour en arriver là. Alors, surmontant courageusement sa peurs et sa perte de confiance, il reste fort et se donne. Son mental est en zone de Panique, mais il tient. 

Evidemment, il est entrainé, formé à la préparation mentale, et sait qu'il ne doit pas rester en zone de panique trop longtemps car cela consomme beaucoup d'énergie, il peut être victime de son stress, de ses doutes et de ses peurs. Il profite d'un court repos entre deux balles pour réfléchir objectivement à la situation, et prend conscience qu'il n'attendra pas l'objectif qu'il s'est fixé au départ, il doit au plus vite se réadapter.

Il bondit alors quelques secondes en zone de remise en question. 

Alors il pense à son objectif de maitrise, celui qu'il a prévu en cas de difficulté. Cet objectif est plus bas, plus centré sur lui-même, ce peut-être de solidifier sa défense, laisser son adversaire s'épuiser inutilement ou encore, prendre du plaisir à effectuer son geste technique et voir ce match comme un entrainement en situation. 

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La focalisation sur cet objectif plaisant, plus facilement atteignable et moins exigent psychologiquement et physiquement rassure le sportif.

En passant quelques minutes en zone de maitrise il reprend confiance en lui, en son matériel peut-être et en son équipe. Il récupère aussi, retrouve une respiration plus fluide, un geste technique plus précis, il vise l'expertise et la beauté du sport qu'il pratique. En fait il reconnecte la passion, se recentre sur ses émotions et ainsi renforce son énergie et ses motivations intrinsèques, loin des attentes anxiogènes du public, des coachs et de son entourage. 

Puis, l'occasion se présente. Il a une intuition, saisit une opportunité inespérée, utilise une mince erreur de son adversaire pour effectuer un geste excellent. L'action salutaire, il marque à nouveau ! Pleinement conscient, investi dans l'instant, il performe. Alors, plein d'une joie pure, profonde et intense, il atteint l'état de flow, pendant un court instant où le temps s'arrête et où la magie du sport opère. Tout sportif ayant visité cette zone reste émotionnellement marqué à vie ! C'est probablement cette sensation qui le motivera à rejouer encore et encore malgré les contraintes que son sport représente. 

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Fier de sa réussite, reboosté comme il aime l'être, le sportif s'élance à nouveau vers son objectif de performance ! Celui-ci semble à nouveau atteignable, l'adversaire ayant perdu confiance, les scores étant équilibrés. Il vise haut, reprend du plaisir au défi, frôle ses limites d'adaptation afin de donner le meilleur de lui-même.

Et son audace lui réussi ! Magnifique performance à nouveau ! Le public est en ébullition, lui aussi ! Il sait qu'il rend fier son entraineur, ses proches, il donne raison à ceux qui le soutiennent depuis des mois ! Il est en excellente position, sa victoire est quasiment évidente ! Il a eu raison d'y croire et de se battre ! Tout ses efforts prennent sens ! 

Débordant de bonheur et de fierté, il entre sans même sans rendre compte, en zone d'excès de confiance.

 

Cette état mental est terrible pour un sportif, il ne se voit pas réellement de l'extérieur car ressemble au mindset de la zone de défi, mais la confiance en soi est construite sur une illusion, celui d'une réussite déjà acquise. Hors, le match n'est pas terminé, l'adversaire n'a pas dit son dernier mot. Victime d'un manque de discrimination et de jugement, d'une baisse de la concentration et de l'implication, le sportif va offrir une malheureuse opportunité à l'équipe adverse. 

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En colère et déçu de lui-même le sportif voudrait casser sa raquette au sol et partir. Mais il ne peut pas faire cela, nombreuses sont les personnes qui comptent sur lui. Ravalant sa frustration et rage, il se désinvesti, fait le minimum. Il justifie son échec a base d'excuses. Il n'avait pas tort, en début de match d'être stressé, les conditions météos sont mauvaises, les adversaires sont à domicile et en plus de cela, il a mal dormi cette nuit. 

Et puis ce n'est qu'un pauvre match sans intérêt, ce soir il ira faire la fête avec ses amis, une bonne bière peut panser toutes les plaies de l'égo. 

Il finira son match en zone de routine, sans s'impliquer, vide d'énergie et de motivation, refusant tout éventuel objectif pouvant conduire à une énième déception et tout nouveau risque d'échec.  

L'après match pourrait-être une dure étape pour notre sportif. Son entraineur voudra probablement faire un debrieffing et commenter un à un chacun de gestes et sa démarche est bienveillante, constructive. 

Il invitera alors notre sportif en zone de repos, de questionnements, mais hélas, celui-ci n'aura peut-être pas accès à cette zone. Il ne sera peut-être pas réceptif au dialogue objectif, il vivra chaque remarque comme une critique et souffrira de dévalorisation et de tristesse. 

Il aurait simplement envie de ne plus en parler, de s'occuper à autre chose, abandonner le monde du sport, ne serait-ce qu'un temps, le temps de la cicatrisation. Il se sent incapable de planifier le moindre entrainement et sans l'avouer, il préfèrerait disparaitre. Mais la déprime est peut-être mal perçue dans son univers alors il luttera contre sa vague d'émotion et fuira d'une façon ou d'une autre, accumulant au fond de lui, le traumatisme d'un échec pourtant bien connu dans le monde exigent du sport de haut niveau, où règne l'excellence et la puissance. 

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Et puis viendra le moment du match suivant.

 

Alors, peut-être sera t-il confiant, sûr de ses capacités d'apprentissage et d'adaptation, il aura pour objectif de réussir, et attaquera l'entrainement en zone de défi

Peut-être sera t-il anxieux de l'échec précédent, et surtout de la douleur qu'il a ressenti suite à la déception, la remontrance du coach et des sponsors, où victime de sa propre exigence, il entrera sur le ring avec la boule au ventre, en zone de panique

A l'inverse, peut-être qu'il aura compris les erreurs effectuées précédemment et sera sur-boosté, sa stratégie et son entrainement étant parfait, il pourra attaquer le match directement en zone d'excès de confiance

Ou alors, peut-être que cette fois-ci, son objectif ne sera pas de gagner mais de se réconcilier avec son sport, de reconnecter la passion. Et puis objectivement l'équipe adverse est meilleure et il est nécessaire de travailler son endurance ou son geste technique, alors le sportif visera la zone de maitrise

Peut-être que la motivation du sportif est bien trop basse, son besoin de se protéger et de se ménager bien trop fort, qu'il n'a pas envie de vivre dans l'inconfort et qu'il sera contraint d'attaquer le match sans attentes, sans objectifs. Il fera acte de présence qu'il ne trouve pas d'excuse pour ne pas y participer. La zone de routine, lorsqu'elle n'est pas volontaire ressemble à de l'auto-sabotage, par rébellion ou par manque de confiance en lui, il ratera toutes ses actions. 

Il pourrait aussi s'accorder du temps, refuser de participer au prochain match, estimant que ses conditions physiques et psychiques ne sont pas réunies. La zone de repos étant favorable, il l'utilisera pour réfléchir, mener son introspection à bien afin de revenir en piste, si c'est ce qu'il désire, dans de bonnes conditions au moment opportun. 

Peut-être préfèrera t-il s'exclure définitivement. Toute bonne chose à une fin. Rester en zone d'abandon, déprimé ou au contraire résigné, libéré et centré sur un autre projet. Ce domaine de vie là, le sport de haut niveau, manquera de projet et d'avenir, de plaisir et de joie présent et futur, et sera archivé, appartenant à son ancienne vie ou à ses rêves plus ou moins achevés. 

 

 


Nous pourrions dessiner des millions de schémas comme celui-là. 
Identifier cela est le job du préparateur mental ou du coach, c'est pour eux que ces outils ont été créés. Mais tout le monde pourrait en bénéficier. 

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